Depuis plus de dix jours en Côt d’Ivoire l’opinion est polarisée. Nos consciences sont envahies par des « Ouattara veut me faire ceci, Ouattara m’a fait cela »; « je suis fatigué de courir et de rester dehors, en exil ». Et comme un fantôme, Guillaume Soro, la création d’Alassane Ouattara sort un coup à Niamey, au Niger, un coup, il apparaît à ouagadougou, au Burkina Faso. Où il signale que depuis cinq ans, son mentor Alassane Ouattara le poursuit. Et ce mercredi 23 novembre 2023, c’est le gouvernement ivoirien qui lui répond, que Guillaume Soro peut rentrer au pays, mais que la justice seule sait son agenda…En clair, viens, on verra…
Et à cette parole, Soro réagit en ces termes : « Si cela m’a pris cinq longues années pour regagner ma terre ancestrale africaine, il en sera autrement pour retourner sur ma terre natale ivoirienne, par la grâce de Dieu le tout puissant ».
Voilà le ping-pong entre le camp Ouattara et son « Sauveur » d’hier, Soro, éclipsant les préoccupations des ivoiriens.
Cette déclaration de Guillaume Soro exprime sa détermination à retourner en Côte d’Ivoire. Mais elle souligne la complexité de son retour en raison des circonstances: la justice, la haine d’anciens compagnons, des pièges bien enfouis…
Le recours à » la grâce de Dieu » manifeste certainement l’espoir et la foi que Guillaume Soro nourrit pour les événements futurs liés à son retour. Soro ne veut pas rester à l’étranger. S’il s’est débrouillé, après 5 ans d’errance en l’air, de pouvoir à nouveau fouler le sol africain, dans un pays voisin à la Côte d’Ivoire, c’est que tout est possible… qui sait ? Mais à quel prix ? Le chat peut inviter la souris à jouer en jurant qu’il n’y aura rien de fâcheux, mais bon…en quoi la promesse de la chenille peut bien engager le papillon ? En rien…C’est pourquoi la souris devinant les obstacles et les défis importants dans son retour, invoque la grâce de Dieu.
Peut-être, une tentative de mobiliser un soutien populaire dans cette dimension spirituelle de sa réponse. Peut-être…
Quoiqu’on dise, le chef de l’Etat Alassane Ouattara et son Guillaume Soro nous fatiguent. On est fatigué de « Soro a dit », « le gouvernement a dit « , » Soro a fait « , « le gouvernement a dit « . S’ils veulent en découdre, se battre, qu’ils le disent. Franchement. On va organiser la rencontre impartiale au Stade Ebimpé. Les deux, uniquement les deux, vont se frapper, avec les mains, jusqu’à épuisement. Et nous, on va les regarder. Quand c’est fini, on applaudit et on passe à autre chose dans ce pays. On est trop fatigué de palabres interminables. Or, nous, n’étions pas là quand ils s’accordaient pour leur deal brisé aujourd’hui. Mais voilà que le gouvernement et son Guillaume Soro distraient les ivoiriens en ce moment.
Germain Séhoué