Le chef de canton, Pierre Koné Talnan, et le chef de village de Niakara, Klinnang Koné, exhortent les chefs de famille et les responsables de jeunesse à l’obéissance stricte des us et coutumes du terroir lors des cérémonies funéraires.
Les deux chefs et leurs notables ont insisté sur cette recommandation, lundi 25 juillet 2022, lors d’une rencontre avec les populations.
Ils ont rappelé qu’en pays Tagbana, tout individu qui perd la vie des suites d’un accident, ou qui décède avec une blessure incurable, « doit être immédiatement inhumé au cimetière des sinistrés, sans pompe ». Le cas échéant, les parents du défunt doivent nécessairement offrir un bovin, un caprin et deux volailles pour des sacrifices aux mânes afin que ceux-ci « arrangent la terre » et ce, dans les plus brefs délais.
« Si tu veux réellement que quelqu’un d’autre adore ton fétiche, commence toi-même par respecter ce fétiche en l’adorant en sa présence », a expliqué le chef canton Koné, déplorant des manquements récurrents au respect de ces prescriptions ancestrales.
De l’avis d’un habitant de Niakara, Didier Koné Gbêlê, ce bouleversement de l’organisation des funérailles est consécutif à l’ouverture, depuis plus d’une décennie, de services de pompes funèbres dans la ville.
« Si ton parent meurt, tu dois le conserver à la morgue, sortir un uniforme de deuil, acheter des bœufs et un grand cercueil et construire une tombe. Quand ce n’est pas fait ainsi, on dira que tu n’as pas enterré le défunt, tu l’as jeté parce que tu es pauvre », dénonce un quinquagénaire interrogé par l’AIP.
Pierre Koné Talnan a insisté sur le fait que la cérémonie traditionnelle, dite « Kouh Djah », qui, en pays Tagbana, annonce et ouvre officiellement les funérailles, le lundi pour une durée d’une semaine, aura désormais lieu le mercredi et durera quatre jours afin que la famille éplorée dépense moins financièrement et que les personnes venues la soutenir reprennent leurs activités le plus tôt possible.
(AIP)
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