La surprise de Moscou face à l’attaque ukrainienne contre la Crimée suscite des interrogations dans l’opinion pro-russe. Selon la diplomatie russe, cette attaque aurait été coordonnée avec les services de renseignement américains et britanniques. Mais des partisans de Moscou veulent entendre un autre discours.
Le vendredi 22 septembre, une attaque ukrainienne a visé le siège de la flotte russe de la mer Noire en Crimée, déclenchant des accusations de la part de la Russie. Selon Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, cette attaque aurait été planifiée avec l’utilisation de moyens de renseignement occidentaux, d’équipement satellite de l’OTAN et d’avions de reconnaissance. Elle affirme que l’attaque a été « mise en œuvre à la demande des services de renseignement américains et britanniques et en étroite coordination avec eux. »
Ce qui surprend l’opinion, c’est cette réaction de Moscou. Le président russe, Vladimir Poutine, sait déjà que l’OTAN fournit ou promet un soutien militaire significatif à l’Ukraine, y compris des chars et des missiles. Il est largement connu que l’Occident soutient l’Ukraine dans son affrontement avec la Russie. Mais voilà que Poutine semble plus préoccupé par l’identification des responsables de l’attaque que par les mesures de rétorsion pédagogiques. Des partisans russes espèrent des actions concrètes de la part de Poutine, et non des larmes présidentielles pour mettre fin à cette guerre prolongée. Rien ne le surprend. Il est crucial que les parties prenantes comprennent la nécessité, pour chacune d’elles, d’éviter une détérioration continue de la situation. Le monde observe de près les développements en cours en mer Noire.
Germain Séhoué