Dans le débat qu’a provoqué le témoignage de l’ancien émissaire de l’Elysée Robert Bourgi selon lequel Laurent Gbagbo avait gagné les élections de 2010 et non Alassane Ouattara, et que c’est le président français d’alors, Nicolas Sarkozy qui avait décidé le contraire, certains observateurs se demandent pourquoi revenir sur le passé plutôt que d’aller uniquement de l’avant. Nous allons faire de la pédagogie pour expliquer notre démarche.
Prenons l’exemple des rétroviseurs. En quoi ces instruments sont-ils importants pour que des entreprises se soient spécialisées dans leur fabrication ? Le rétroviseur sert principalement à assurer la sécurité en permettant au conducteur de voir ce qui se passe derrière lui, tout en avançant. Si bien qu’au Japon, on a l’entreprise Murakami Corporation, réputée pour la production de rétroviseurs de haute qualité, utilisés dans l’industrie automobile, aussi bien pour l’intérieur que l’extérieur des véhicules. En Espagne, INDUSTRI SL se spécialise dans la fabrication sur mesure de rétroviseurs pour camions. Cette société propose des rétroviseurs chauffants, non chauffants, et divers composants comme les actionneurs et interrupteurs. Quant aux Etats-Unis, il y a Gentex Corporation, connue pour ses innovations dans les rétroviseurs, notamment les rétroviseurs à atténuation automatique et ceux intégrant même des caméras pour améliorer l’assistance au conducteur.
Ces entreprises sont des acteurs clés du marché des composants automobiles, fournissant des rétroviseurs à divers constructeurs dans le monde.
Le débat sur le témoignage de Robert Bourgi nous place devant des rétroviseurs historiques. Chercher à comprendre ce qui s’est réellement passé hier, il y a quelques années, à étudier l’histoire ou à démêler l’écheveau d’une époque, n’est pas une perte de temps ou une activité de désœuvrés.
Il ne s’agit pas de « revenir en arrière » inutilement, mais de prendre en compte les éléments du passé pour ajuster les décisions futures. Car les échéances de 2025 sont cruciales. Et le rétroviseur historique doit nous guider. De manière symbolique, le fait de « regarder en arrière » ou de revisiter le passé a un rôle similaire : comprendre ce qui s’est produit pour mieux avancer.
Chacune des personnes comme nous, cherchant à comprendre des événements passés, a sa motivation. Pour certains, c’est un apprentissage. Analyser le passé permet d’identifier les erreurs, les succès, et d’en tirer des leçons pour éviter de répéter les mêmes erreurs dans le futur. C’est donc un moyen d’avancer de manière plus éclairée.
Pour d’autres, c’est une contextualisation. Ils sont persuadés que les événements présents et futurs sont souvent influencés par le passé. Le fait de chercher à comprendre les racines d’une situation permet alors d’avoir une perspective plus large et d’agir avec plus de pertinence.
Et pour un autre groupe, il s’agit de trouver une guérison et une résolution. Pour ceux-là, revisiter le passé peut être une manière de résoudre des conflits ou des traumatismes. C’est un processus qui aide à comprendre et à faire la paix avec ce qui s’est passé, afin de pouvoir avancer de manière plus sereine.
Ainsi, regarder en arrière, comme avec un rétroviseur historique, permet de mieux anticiper et de sécuriser l’avenir. C’est ce qu’il faut tirer du témoignage de Robert Bourgi et de nos contributions sur le sujet.
Germain Séhoué