C’est la panique. Les déclarations de Robert Bourgi, ancien émissaire de l’Élysée, sur la présidentielle ivoirienne de 2010, ont déclenché une tempête dans le milieu du RHDP. Laurent Gbagbo, d’après Bourgi, était le véritable vainqueur des élections, mais Nicolas Sarkozy a imposé Alassane Ouattara au pouvoir. Pourtant, les bénéficiaires de ce coup de force continuent de défendre cette version biaisée de l’histoire. Il s’agit de protéger leurs privilèges. Peu importe comment cela est acquis.
Sur des plateaux télés, dans des agoras et des « grins », les communicateurs sophistes se relaient pour soutenir mordicus qu’Alassane Ouattara a bien remporté les élections. Leur objectif ? En plus de défendre leurs intérêts, il faut se donner bonne conscience. Ils argumentent avec ferveur, utilisant tous les moyens pour justifier ce qui reste, pour beaucoup, un acte d’injustice politique.
Leur rhétorique s’articule autour de la nécessité de préserver l’ordre établi et de maintenir le contrôle sur le pouvoir. Pour eux, le chef de l’Etat actuel aurait positivement transformé la Côte d’Ivoire avec des infrastructures mettant le pays en chantier. Or, la question n’est pas de savoir si le Président travaille bien ou pas, mais que le pouvoir qu’il exerce appartient à un autre, élu, Laurent Gbagbo en 2010. C’est le sens des déclarations de l’avocat. Cette stratégie, bien orchestrée, vise à maintenir une illusion de légitimité. Peine perdue, la magnitude des révélations de Bourgi a vraiment fissuré ce discours bien huilé.
La France, souvent accusée de manipuler les élections dans ses anciennes colonies, reste un acteur-clé de cette dynamique. Et son ancien président Nicolas Sarkozy, empêtré de mille et un procès depuis qu’il n’est plus aux affaires, demeure pour les bénéficiaires de son coup de force, un bienfaiteur inoubliable. Voilà donc ces sophistes et leurs vérités tronquées.
Suzanne Assalé